Tel un grenier rempli à ras-bord par des années de : « je verrai plus tard », « cela pourra encore me servir », « je ne veux plus en entendre parler », « je le conserve parce que c’est mon héritage », votre cerveau amasse des informations sans même prendre le temps de les étiqueter correctement et de les ranger. Or, laisser à l’abandon ce qui vous envahit, en mettant en place des mécanismes de défense, est un processus instinctif particulièrement néfaste. C’est pourquoi votre corps, principal vecteur de ces pensées rejetées, vous envoie des signaux pour vous alerter de ces désordres. Stress, angoisse, peur, blocage, malaise… : la liste se révèle généralement longue et coûteuse pour votre bien-être et ce, dès votre plus tendre enfance. Indissociable de l’inconscient, l’hypnose permet d’accéder à ce qui est hérité, refoulé et finalement emmagasiné dans les grandes malles de votre esprit. Pour parvenir à atteindre cette zone, il se peut que votre praticien en hypnose vous propose un accompagnement par un état de transe profond. Il est donc tout à fait légitime de vous demander ce qu’est l’hypnose profonde et pourquoi s’en servir ?
L’hypnose, cette passerelle entre conscient et inconscient
Vous raisonnez tous les jours dans un état de vigilance conscient quasi permanent. Or, cette activité cérébrale quotidienne n’utilise que 5 % de votre cerveau. « 5 % » ! Rendez-vous compte de l’espace de stockage dont disposent vos : « je verrai cela plus tard »… Vaste grenier, n’est-ce pas ? C’est vous dire combien l’hypnose peut être un partenaire extraordinaire dans bien des situations. Grâce à un accompagnement en douceur, votre hypnopraticien vous guide de sa voix et vous invite à un total relâchement. Cet état de relaxation profonde relayé par des suggestions crée une passerelle vers votre subconscient puis votre inconscient. En modifiant votre état de présence, le praticien vous permet :
- de déverrouiller les accès de cette autre réalité qui est en vous ;
- d’entrer dans un état de conscience élargi ;
- d’activer les leviers de votre autoguérison.
Les états de transe : comment les différencier ?
Absorbés par vos pensées dans une sorte de monde parallèle, façon « pilotage automatique », vous pratiquez naturellement l’hypnose sans vraiment vous en rendre compte. Vous êtes alors dans un état hypnoïde.
Avec la pratique de l’hypnose, vous atteignez trois états supplémentaires :
- la transe légère : catalepsie des yeux et des membres (perte d’activité motrice volontaire) avec une certaine rigidité corporelle ;
- la transe moyenne : anesthésie post-hypnotique, changement de la personnalité, illusions kinesthésiques (qui touchent au tactile, au visuel et à l’audition, etc.) ;
- l’état de transe profonde : somnambulisme complet avec ouverture des yeux sans modification de l’état de conscience.
L’hypnose profonde et son utilité
Chaque individu est évidemment unique, ce qui peut expliquer que l’accès à l’inconscient nécessite des approches différentes. L’objectif reste le même : atteindre ces fameuses « malles » issues de vos nombreux déménagements. Mal étiquetées et remisées au plus profond de votre inconscient, elles sont certainement la raison de votre venue. Alors, si votre praticien vous accompagne vers l’hypnose profonde, c’est qu’il pense pouvoir obtenir de meilleurs résultats en la pratiquant avec vous. En effet, cet état profond de conscience modifié sera comme une nouvelle passerelle pour atteindre les méandres de votre perception. Car pour corriger les schémas de pensée déficients, il faut parfois varier les stratagèmes. Mais balayons tout malentendu : il n’est pas question de vous faire agir malgré vous. L’hypnose ne s’apparente en aucun cas à une sorte de « lavage de cerveau » comme dans les spectacles d’illusionnistes ! Pratiquée en transe profonde, elle peut s’envisager telle « la bonne option » pour obtenir de votre mental les réponses neuronales attendues.
L’induction rapide ou la méthode « Elman »
Les inductions de Milton H.Erickson peuvent prendre du temps. Contrairement à elles, celle découverte par Dave Elman dans les années 1930 est particulièrement rapide. Sa technique a été restaurée dans les années 1970 par l’un de ses élèves. Elle plonge la personne dans une transe profonde en quelques minutes seulement et s’appuie sur 2 concepts essentiels :
- le patient est en confiance et reconnaît que les indications qu’il doit suivre sont dans son intérêt ;
- le praticien doit impliquer le patient dans sa prise de conscience de l’état hypnotique. Il initie ainsi un changement bénéfique que lui seul peut obtenir par son implication.
Toute la réussite de cette hypnoperformance repose sur un travail 50/50 entre le patient et son guide. La stratégie étant d’aller à l’essentiel en très peu de temps. C’est dans ce cas bien précis que vous pouvez être amené à expérimenter une transe allant jusqu’à un état somnambulique. Particulièrement efficace dans le cas de douleurs physiques, l’hypnose elmanienne a suscité beaucoup d’intérêt auprès du milieu médical. Son efficacité doublée à la rapidité de son induction a convaincu nombre de médecins de se former à l’utilisation de cette technique.
L’approche d’un accompagnement par l’hypnose profonde
Si vous êtes arrivé ici en vous questionnant sur l’hypnose profonde, c’est que vous avez manifestement déjà fait appel à un hypnopraticien. L’obtention volontaire d’un état de conscience modifié sur un niveau de transe léger ou moyen apporte dans un premier temps d’excellents résultats. Cela est d’autant plus vrai que vos attentes et vos motivations vont jouer un rôle déterminant dans les actions menées lors de la séance. Mais déjouer les pièges de l’inconscient et initier des changements permettant d’activer des solutions, mène parfois sur les chemins de la transe profonde. C’est pourquoi la prise en charge de votre praticien est fortement personnalisée et s’adapte à mesure de vos rencontres. Avec toute la bienveillance que lui dicte l’éthique rigoureuse de la profession, il vous accompagnera vers le type d’hypnose qui vous correspondra le mieux à un instant donné.
Auteure : Sara Lorman